lundi 15 décembre 2025

CHAPELLE SAINTE ELISABETH

 

 
Chapelle Sainte Elisabeth
Une chapelle réservée aux abbés jusqu’à la Révolution.

Sous les Carolingiens, la chapelle porte le nom de Saint André. On ne sait pas si elle avait les dimensions actuelles, mais à l’extérieur du mur nord s’élevait le tombeau de Saint Aldric, abbé de Ferrières , qui avait souhaité y reposer après son décès en 840. C’était la chapelle privée de l’abbé car celui-ci ne disait pas sa messe en compagnie des moines, sauf aux grand-messes chantées lors des jours de fêtes.
Après les désastres de la guerre de cent ans et l’incendie de l’abbaye par les Anglais en 1427, elle n’a plus de toit et sa voute est endommagée.




L’abbé Louis de Blanchefort (1465-1505) entreprend de la remettre en état : grâce à des contreforts au sud pour la consolider, et à des piliers nervurés s’élevant jusqu’aux voûtes et figurant le firmament et ses étoiles. Cette restauration de la fin du gothique est particulièrement élégante.
















Cette chapelle est encore sous cette forme là lorsque Dom Morin la décrit au début du XVIIème siècle.
Au siècle suivant, elle est délaissée car trop froide. Elle sert de vinée en 1780 sur le plan de l’abbaye dressé par le dernier abbé de Ferrières, Monseigneur d’Agoût.


De 1792 à nos jours : un autre destin.



Les bâtiments conventuels de l’abbaye dont elle fait partie sont acquis en 1792 par Mme Du Boutoir au titre des biens nationaux. Peu intéressante pour en faire une pièce de vie car trop sombre et trop froide, elle est vendue comme vinée en 1818 à Nicolas Aubert, un aubergiste. Il s’en sert d’entrepôt et ses héritiers la vendent à M. Lemesle, propriétaire du château de Toury à Nargis. En 1844, Il installe dans les bâtiments les religieuses de Saint Paul de Chartres pour l’éducation des petites filles. Auparavant il avait ôté la porte de Louis de Blanchefort pour l’installer dans sa propre chapelle à Toury.



En 1859 lors de l’acquisition par l’évêché d’Orléans de l’ensemble des bâtiments monastiques, Monseigneur Dupanloup redonne à la chapelle son statut primitif. Elle prend alors le nom de Saint Aldric et sert de chapelle aux pensionnaires de l’établissement religieux que ce prélat vient de fonder à Ferrières.
Lorsque ce pensionnat est supprimé, les bâtiments servent de lieu de repos pour des aspirants-missionnaires qui utilisent la chapelle et le petit caveau qui lui fait suite.

Tous les bâtiments du monastère sont repris par l’Etat en 1905-1906 et la municipalité ferriéroise aura bien du mal à les récupérer en 1909. La chapelle redevient une remise comme au XVIIIème. Toujours très humide, elle se dégrade. Il faut attendre les années 1990 pour une restauration complète sous l’impulsion de Ferriérois passionnés d’histoire qui ont, pour ce faire, créé l’association ARS devenue ARF.

C’est celle qui nous avons sous les yeux.

Sur les murs jaunes, les petits lions ont retrouvé leur couleur rubis mais de tous différents au XVème siècle, ils sont tous devenus identiques sous le pochoir des restaurateurs.
La porte de Louis de Blanchefort a retrouvé sa place avec ses inscriptions et en particulier la date à laquelle elle a été faite (1487) et le nom du sculpteur : Pougier.



Primitivement restaurée dans la perspective d’un espace muséal, cette chapelle, fermée au public, est ouverte lors des expositions et des visites guidées.