Chapelle Sainte Elisabeth
Après les désastres de la guerre de cent ans et l’incendie de l’abbaye par les Anglais en 1427, elle n’a plus de toit et sa voute est endommagée.
L’abbé Louis de Blanchefort (1465-1505) entreprend de la remettre en état : grâce à des contreforts au sud pour la consolider, et à des piliers nervurés s’élevant jusqu’aux voûtes et figurant le firmament et ses étoiles. Cette restauration de la fin du gothique est particulièrement élégante.
Le mur nord situé devant le sarcophage d’Aldric est abattu pour laisser la place à une chapelle dont les traces de polychromie sont encore visibles. La marque du restaurateur est omniprésente. Ses armoiries recouvrent la totalité des murs au-dessus d’une muraille figurée et la porte en bois au sud les reprend accrochées aux deux arbres symbolisant la paix retrouvée (l’olivier) et la solidité du régime royal restauré (le chêne).
Cette chapelle est encore sous cette forme là lorsque Dom Morin la décrit au début du XVIIème siècle.
Au siècle suivant, elle est délaissée car trop froide. Elle sert de vinée en 1780 sur le plan de l’abbaye dressé par le dernier abbé de Ferrières, Monseigneur d’Agoût.
De 1792 à nos jours : un autre destin.
En 1859 lors de l’acquisition par l’évêché d’Orléans de l’ensemble des bâtiments monastiques, Monseigneur Dupanloup redonne à la chapelle son statut primitif. Elle prend alors le nom de Saint Aldric et sert de chapelle aux pensionnaires de l’établissement religieux que ce prélat vient de fonder à Ferrières.
Lorsque ce pensionnat est supprimé, les bâtiments servent de lieu de repos pour des aspirants-missionnaires qui utilisent la chapelle et le petit caveau qui lui fait suite.
Tous les bâtiments du monastère sont repris par l’Etat en 1905-1906 et la municipalité ferriéroise aura bien du mal à les récupérer en 1909. La chapelle redevient une remise comme au XVIIIème. Toujours très humide, elle se dégrade. Il faut attendre les années 1990 pour une restauration complète sous l’impulsion de Ferriérois passionnés d’histoire qui ont, pour ce faire, créé l’association ARS devenue ARF.
C’est celle qui nous avons sous les yeux.
Sur les murs jaunes, les petits lions ont retrouvé leur couleur rubis mais de tous différents au XVème siècle, ils sont tous devenus identiques sous le pochoir des restaurateurs.
La porte de Louis de Blanchefort a retrouvé sa place avec ses inscriptions et en particulier la date à laquelle elle a été faite (1487) et le nom du sculpteur : Pougier.
Primitivement restaurée dans la perspective d’un espace muséal, cette chapelle, fermée au public, est ouverte lors des expositions et des visites guidées.