dimanche 22 décembre 2024

LES PUITS DE FERRIERES

 Les puits de Ferrières

Extrait du Ferriérois n°62 décembre 2024 : 

L'eau a toujours occupé une place essentielle à Ferrières-en-Gâtinais, marquant profondément le paysage et l'histoire de la commune. La ville a su tirer parti de cette ressource vitale , comme en témoignent les nombreux puits anciens disséminés dans nos rues et jardins.
Ils racontent le quotidien d'une époque où l'eau, indispensable à la vie, était puisée directement à la source.
Zoom sur trois exemplaires de ce patrimoine remarquable, qui a fait l'objet d'une très belle et complète exposition de l'Association Recherches, Sauvegarde Patrimoine Ferriérois (ARF) en septembre dernier.

Le puits de la place Saint-Fiacre : Remontée en "maisonnette" il n'en est pas à son premier lifting. Déja en place en 1757, il tombe alors en vétusté et doit être remonté. Voici ce qu'en dit un "Mémoire des ouvrages... à faire au puis publique menascent ruine et destruction", conservé aux archives municipales : "
place Saint-Fiacre

il convient  a faire aux puis de St Fiacre y mettre un pends de deux pieds de hauteur sur la longueur de trois pieds et fournir de crampons et de plus estimé à la somme de douze livres...Plus pour la charpente du meme puis il convient de la faire a neuf fourniture et facon estimé la somme de dix huit livres"
* Nous avons conservé l'orthographe du texte original, mais hélas, nous n'avons pas le nom du maçon, qui n'est pas nécessairement de Ferrières.




place Saint-Macé

La pompe de la porte Saint-Macé : 
Cette ancienne pompe manuelle, frappée du sigle des fonderies de Pont-à-Mousson, le fameux PAM, a amusé bien des galopins, qui faisaient tourner la manivelle pour "voir si on se mouillait les pieds". Essayez, ça marche encore!














La pompe de la rue du Perray: Au second empire, on supprime les puits de la ville qui encombrent les rues, pour les remplacer par des pompes à bras. C'est le cas pour celui de la rue du Perray qui prenait trop de place. Mais les usagers sont mécontents...


rue du Perray



Un "cassis" doit entrainer l'eau résiduelle  du bec de la pompe une fois le seau rempli, et cette disposition cause des désordres sur la rue. Dans la séance de février 1865, le maire insiste auprès de l'ingénieur pour "qu'il (le cassis") soit remplaçé par un aqueduc car la secousse pour les voitures suspendues qui passent sur ce point est intolérable". M. l'ingénieur a fait répondre "qu'un aqueduc couvert en fonte serait incessamment pratiqué et rendrait à la route sa pente régulière". Les comptes rendus municipaux de l'année ne mentionnent pas si les travaux ont été faits...





Texte de Mme Françoise Souchet, vice-présidente de l'ARF.












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mardi 10 décembre 2024

"Du notariat aux milieux libertaires" Un Ferriérois à Paris Paul Jouy

 

"Du notariat aux milieux libertaires"

Un Ferriérois à Paris

Paul Jouy

 

 

Paul Eugène Jouy est né le 7 avril 1847 au 41 Grande-rue à Fontainebleau où son père Eloy-Eugène Jouy, fils de cultivateurs de Villenauxe-la-petite en Seine-et-Marne, était greffier de la justice de paix. Sa mère, Adèle Delon appartenait aux familles les plus considérées de Ferrières : petite fille par son père de Sylvestre Delon le maire de Ferrières durant le Consulat et l’Empire, et par sa mère de Nicolas Charles Besnard, le dernier des grands dynastes marchands tanneurs de Ferrières installé rue de Bourienne.[1] Le père d’Adèle, François Delon, après avoir travaillé avec son beau-père avait quitté la tannerie pour devenir régisseur du château des ducs d’Epernon à Fontenay-Trésigny. A la mort de Nicolas Charles Besnard (28 novembre 1844), Adèle Delon tourne définitivement la page des tanneries familiales et achète la maison de feu Maître Guyon, notaire Grande-rue à Ferrières (aujourd’hui N° 8) où s’installe sa mère Elisabeth Besnard et où naîtra sa fille Eugénie.

Adèle Delon


Eloy Eugène Jouy

                                                     

 

 

 

 

 

 

 

 


Paul Jouy à 17 ans




Pithiviers

En 1853, Eloy-Eugène quitte Fontainebleau pour s’installer comme commissaire-priseur à Pithiviers. C’est là que Paul passe son enfance avec sa sœur Eugénie. Tout naturellement, il marche sur les pas de son père, et il devient clerc de notaire. A ses vingt ans, il passe le conseil de révision à Orléans et tire un bon numéro qui lui permet d’échapper à l’armée active et d’être affecté dans la nouvelle Garde Nationale Mobile crée par l’Empereur Napoléon III. En août 1870, lors de la mobilisation de la Garde nationale, il est « maintenu dans ses foyers » comme « soutien de famille »[2] et échappe ainsi aux épreuves de ses camarades du 5ème bataillon de mobiles du Loiret[3].

 


Jeanne Deflou

Jules Vallès, Séverine, André Gill

Qu’est-ce qui va transformer ce jeune fils de notable d’une petite ville du Gâtinais en un journaliste parisien militant radical de la Cause Sociale ?  Paul gagne Paris en 1882 et s’installe 121 rue de Lille. A quelques pas de chez lui de l’autre côté de la Seine, rue Villedo vient de s’installer une jeune cousine ferriéroise, de neuf ans sa cadette avec laquelle il est très lié, Jeanne Deflou[4], fille d’un avocat ferriérois, brillante bachelière qui revient d’un long séjour en Angleterre où elle a beaucoup fréquenté les cercles féministes britanniques.  Le Parlement vient de voter en 1879 et 1880 l’amnistie des Communards, et ceux qui s’étaient réfugiés à Londres peuvent désormais revenir en France. Parmi eux, Jules Vallès[5] qui va relancer en 1883 son journal « Le Cri du Peuple » avec l’aide de Séverine[6]. Ils embauchent Paul Jouy comme administrateur. Cette rencontre est décisive, une très profonde amitié va désormais l’attacher à Jules Vallès et Séverine.

"A Paul Jouy, souvenir de camarade"

        Jules Vallès et sa dédicace d’un de ses livres à Paul Jouy :


Il se lie alors aussi très étroitement avec le peintre et caricaturiste André Gill[7] dont il fait connaissance par l’intermédiaire de Jules Vallès. Gill était connu notamment pour la qualité et la virulence de ses caricatures au service de ses combats pour la république ; lui et Vallès avaient été longtemps compagnons de route et s’étaient retrouvés au retour de Vallès en France. Mais atteint de paralysie générale[8], Gill a sa première crise de folie en octobre 1881 et est de nouveau interné en mai 1882. Paul Jouy fait partie du conseil de tutelle et l’accompagne jusqu’à sa mort le 1er mai 1885. Puis deux ans plus tard, il œuvre activement avec Séverine pour le transfert du corps de Gill au Père-Lachaise. Le journaliste Mermeix[9] écrira à cette occasion: « Monsieur Paul Jouy, membre du conseil de tutelle de Gill, est le seul, de tous ceux qui composaient ce conseil, qui ait fait son devoir et même plus que son devoir, envers le caricaturiste, avant comme après sa mort. »[10]. En 1894, Paul Jouy sera à l’initiative de la campagne menée par Séverine et Aristide Bruant pour donner le nom d’André Gill à une rue en création à Montmartre[11].

Jules Vallès meurt le 14 février 1885. Le cri du peuple continue sous la direction de Séverine, mais très vite de vives querelles, idéologiques et personnelles, apparaissent au sein du journal et Séverine est amenée à le quitter en août 1888. Paul Jouy l'accompagne et devient un temps administrateur de la Cocarde, le journal d'inspiration boulangiste créé par Georges de Labruyère(12), le compagnon de Séverine.



 

 

 

                                                                                                    


André Gill, photo dédicacée : « De vice à vice Jouy gastronome And. Gill libidineux »


L’affaire Padlewski

Le 18 novembre 1890, un général des services secrets russes est assassiné à Paris par un militant russo-polonais, Stanislas Padlewski[13]. L’assassin dans sa fuite est mis en contact avec Séverine et Georges de Labruyère qui mettent en place une cavale rocambolesque. Georges de Labruyère, connu pour son goût et son habileté pour le duel, en prétexta un pour se rendre en Italie accompagné de deux témoins et de son médecin personnel. Le médecin n’était autre que Stanislas Padlewski déguisé ; l’un des deux témoins était Paul Jouy. Pendant que la police française croyait être sur la piste de Padlewski en Espagne, puis en Belgique, le quatuor prenait tranquillement le wagon-lit pour l’Italie, passait sans histoire la frontière à Modane, et accompagnait ainsi Padlewski jusqu’à Turin, puis tout aussi tranquillement nos trois hommes revenaient à Paris. Quelques jours plus tard, Georges de Labruyère publie dans le journal l’Eclair[14], un long récit de ce voyage « Comment j’ai fait évader Padlewski ». L’affaire fait grand bruit, la police française est ridiculisée, les discussions entre la France et la Russie pour l’ alliance entre les deux pays sont compromises…

Georges de Labruyère est arrêté le lendemain ; condamné le 25 décembre à treize mois de prison ferme, il est acquitté en appel le 19 janvier 1891 faute d’élément prouvant que le faux médecin était bien Padlewski. Il avait en outre pris soin de dédouaner ses deux témoins en affirmant qu’ils n’étaient pas informés de la mascarade et croyaient réellement l’accompagner pour un duel en ignorant l’identité réelle de son soi-disant médecin. Paul Jouy ayant déclaré ne pas reconnaître son compagnon de voyage dans la photo de Padlewski qui lui fut présentée, ne fut donc pas inquiété.


          




Georges de Labruyère

Stanislas Padlewski

                                                             

                                                                                                                       

 Le 19 décembre 1890, Paul Jouy confirme cette version dans un interview à l’Echo de Paris[15] dans lequel le journaliste le décrit ainsi :

« M. Paul Jouy est un homme d’une quarantaine d’année, blond, à la mine fleurie ; ses yeux bleus à la prunelle fixe luisent derrière le binocle. La caractéristique de la physionomie est l’impassibilité absolue .»  

Et il l’interroge :

« Alors, vous ignoriez vraiment quel personnage vous accompagniez ? Vous supposez bien qu’on, ne vous croira pas.

-      On croira ce qu’on voudra..… Pourquoi aurions-nous douté de l’identité du médecin qui nous accompagnait ? …..

« Maintenant que vous savez quel est l’original compagnon de voyage que M. de Labruyère vous a adjugé, quelle est votre opinion ?

« Lui froidement :

-      Je pense que les meurtriers ont l’air bien honnêtes… ».

                                                                         Paul Jouy  


 Le secrétaire de Séverine


                                                                               

Séverine
Paul Jouy ne reste que peu de temps à la Cocarde. Il préfère accompagner Séverine qui donne des articles dans divers journaux parisiens de toutes tendances, dans lesquels elle défend bec et ongles les causes sociales qui lui tiennent à coeur. Paul Jouy est son secrétaire et son comptable. C'est notamment en grande partie sur ses épaules que repose la campagne du "carnet" de Séverine de 1893-1896 : elle expose régulièrement dans différents journaux la situation concrète d'une famille pauvre en grande détresse qui lui est signalée par ses camarades de "La Sociale", et pour laquelle elle demande des dons, et elle publie tout aussi régulièrement dans les mêmes journaux les montants recueillis et reversés à chacune de ces familles; Paul Jouy organise le travail d'une cinquantaine de "visiteurs", des bénévoles qui se chargent de vérifier la véracité des situations signalées. Séverine d'ailleurs ne manque pas une occasion  de rendre dans les journaux un hommage appuyé à son "dévoué ami qui veut bien me servir de secrétaire"(16), son "vieil ami et meilleur allié"(17), son" bon secrétaire" avec lequel elle partage la propriété de la chienne Miss[18]. Lorsqu’en 1896, Séverine arrête son carnet en raison des insinuations calomnieuses qui circulent sur sa probité, c’est Paul Jouy qui reçoit avec elle l’expert-comptable missionné par l’association des journalistes parisiens pour vérifier la comptabilité de cette campagne, expertise qui leur donnera un quitus complet.[19]



 L’écrivain et poète

Paul Jouy, dans sa vie journalistique n’a eu que des responsabilités administratives et juridiques ; il n’a jamais écrit d’article même s’il a probablement été quelques fois l’inspirateur de ceux de Séverine, mais parallèlement, il s’essaya dans les années 1890 à la création littéraire, publiant notamment dans le Phare littéraire[20] quelques poèmes et nouvelles, et participant aux concours littéraires de cette revue qui lui valurent en 1895 une médaille d’argent et une médaille de bronze, petits textes sans prétention, aux qualités littéraires modestes, bien dans le style de l’époque, et reflétant une sensibilité très développée   à l’égard de la souffrance, de la misère et du malheur[21].

 

Le retour à Ferrières

Aux alentours de 1900, Paul Jouy atteint de la syphilis décide de mettre fin à sa vie parisienne. Toujours célibataire, il vient alors s’installer à Ferrières. Son père était mort depuis longtemps, sa mère meurt en 1900, son beau-frère Léopold Louisse meurt en 1904. Paul Jouy partage alors avec sa sœur Eugénie la maison du 8 Grande-rue. Il retrouve dans le cadre familial du village des cousins qui nonobstant les divergences idéologiques partageaient hier sa vie parisienne et aujourd’hui sa vie ferrièroise : Jeanne Oddo-Deflou[22], qui préside le Groupe Français d'Etudes Féministe qu’elle a créé en 1898 et qui notamment contribue activement avec Séverine et d’autres militantes aux articles du journal La Fronde[23], Augustin le frère de Jeanne, bonapartiste convaincu qui avec son journal l’Autorité[24] tente désespérément de ralentir le déclin de ce courant politique,  et le jeune Maurice Pujo[25] qui vient, au grand regret de ses trois cousins, de prendre une orientation radicalement différente en co-fondant l’Action Française en 1899.

Paul Jouy décède le 19 avril 1913 à son domicile et est inhumé au cimetière de Ferrières au côté de ses parents.

 

François Petit

 

Sources : Archives départementales numérisées du Loiret et de Seine-et-Marne. Journaux de l’époque numérisés in Gallica ou Rétronews. Familles de Ferrières.

Bibliographie : Bernard Lecache, « Séverine », NRF 1930. Evelyne Le Garrec, « Séverine une rebelle », Le Seuil 1982. Jean Valmy-Baisse, « André Gill l‘Impertinent », M. Seheur, 1927, réédition présentée par Jean Frapat, Le Félin 1991. Charles Fontane, « Un Maître de la caricature André Gill », l’Ibis, 1927.

Photographies : Bibliothèque et allbum personnels de Paul Jouy, archives privées. ©Tous droits réservés.

 

Paul Jouy, dessiné par André G

 



[1] Cette tannerie située entre la rue de Bourienne et la place du Four était encore visible en 2003, année où elle fut rasée dans le cadre de la rénovation du quartier.

[2] Son père est probablement déjà malade, et décède à Ferrières en 1872.

[3] Le 5ème bataillon est celui de Pithiviers ; une partie paiera un lourd tribut à la défense de Paris, l’autre partie contribuera à former le 73ème régiment des mobiles du Loiret qui sera de toutes les batailles de la 1ère armée de la Loire puis de l’Armée de l’Est. Cf Registres matricules et Revue d’Histoire du Gâtinais, Société d’Emulation de l’Arrondissement de Montargis, N°181 – juin 2020.

[4] Jeanne Deflou ép. Oddo, née à Ferrières en 1856, décédée à Meudon en 1939, bachelière es-lettres et es-sciences, une des premières femmes franc-maçonnes, militante féministe, fondatrice en 1898 du Groupe français d’études féministes qu’elle a dirigé de longues années en en faisant le pôle de référence des principales organisations féministes européennes du début du XXème siècle. Cf Chronique de l’ARF N°3 in Revue d’Histoire du Gâtinais, Société d’Emulation de l’Arrondissement de Montargis, N°181 – juin 2020.

[5] Jules Vallès, 1832 -1885. Militant socialiste infatigable, il s’oppose en 1871 au Gouvernement provisoire de la République et prend une part active à la Commune de Paris, créant alors le journal Le Cri du Peuple. Condamné à mort, il se réfugie en Angleterre. Il rentre en France à la faveur de l’amnistie des Communards en 1880 et fait reparaitre Le Cri du peuple avec l’aide de Séverine en 1883. Il meurt du diabète en 1885.

[6] Caroline Rémy, dite Séverine, 1857-1929. Soutien de Jules Vallès, elle fut en 1885 la première femme directrice d’un journal quotidien, puis en 1888 la première femme journaliste vivant de sa plume. Mariée au docteur Adrien Guebbhard qui porta financièrement le Cri du peuple, elle le quitta pour vivre avec le journaliste Georges de Labruyère. Elle fut toute sa vie une infatigable militante socialiste, féministe et libertaire.

[7] Louis Alexandre Gosset de Guines, dit André Gill, 1840-1885. Peintre et caricaturiste républicain très engagé, redoutable pamphlétaire par le dessin ; atteint de folie dès 1881, il meurt interné à l’asile de Charenton. Son corp sera transféré au Père Lachaise en 1887.

[8] Nom alors donné à une forme de la syphilis tertiaire marquée par des pertes totale de conscience et des crises de folie délirante.

[9] Gabriel Terrail, dit Mermeix, 1859-1930, journaliste et écrivain proche des milieux socialistes, député boulangiste en 1890.

[10] La France, 17 octobre 1887, rubrique « Paris au jour le jour, in Gallica-Retronews.

[11] L’Echo de Paris, 25 mai 1894, in Gallica. Cette rue existe toujours, ornée d’un buste d’André Gill.

[12] Georges Poidebard de Labruyère, 1856-1920, engagé à 14 ans dans l’armée parisienne pendant le siège de Paris en 1870. Il quitte l’armée en 1877 pour devenir journaliste et entre en 1885 au Cri du peuple dirigé par Séverine dont il partagera longtemps la vie. Particulièrement redouté pour son habileté dans les duels au sabre dont il était coutumier.

[13] Stanislas Padlewski, 1857-1891, fils d’un officier polonais mort dans les geôles russes après l’échec de l’insurrection de 1863. Proche des milieux nihilistes et anarchistes russes, il se réfugie en France en 1886. Il se suicide en 1891 à San Antonio au Texas où il s’était installé après sa cavale.

[14] Le 14 décembre 1890, in Gallica-Retronews.

[15] In Gallica. Interview par Jules Huret. A noter que c’est par erreur que Paul Jouy est présenté dans l’interview comme le frère du chansonnier Jules Jouy. Les deux hommes n’avaient en commun qu’une amitié liée à la fréquentation des mêmes milieux.  Jules avait dédié à Paul son poème d’hommage à André Gill (poème du 8 mai 1887 publié par le Grillon en octobre 1912, in Gallica), mais Paul, dans une brouille passagère avait tenu à se démarquer publiquement de son homonyme  (La Cocarde 10 octobre 1888 ; La Croix 11 octobre 1888 ; in Gallica).

[16] L’Eclair, 16 janvier 1896 in Gallica-Retronews.

[17] Le Journal, 15 septembre 1895 in Gallica.

[18] Le Journal, 8 février 1896, joli article inattendu sur la Cause animale.

[19] La Libre parole, 23 février 1896, in Gallica-Retronews.

[20] Dirigé par Gyp de Nixo, le Phare littéraire a été de 1887 à 1895 une des principales revues littéraires parisiennes ouvrant très largement ses feuilles aux écrivains débutants ou amateurs, et organisateur de concours très courus et reconnus pour la rigueur de leur palmarès.

[21] Le Phare littéraire, 1892-1893, p. 1067, 1083, 1130, 1212, 1312, 1349, in Gallica.

[22] Cf note n°3. A Ferrières, elle et son frère Augustin habitent rue des charrières.

[23] Créé en 1897 par Marguerite Durand, la Fronde, journal entièrement conçu et dirigé par des femmes, accueille les écrits des femmes de tous bords sauf ceux antisémites : l’affaire Dreyfus commence à se faire sentir.

[24] Créé en 1885, l’Autorité est le dernier grand journal bonapartiste pesant encore dans la vie politique française au début du XXème. Il disparait en 1914.

[25] Maurice Pujo, né à Lorrez-le-Bocage en 1872, décédé à Ferrières en 1955. Philosophe et à ses débuts républicain gauchisant, il réagit en 1898 à l’affaire Dreyfus en changeant totalement d’orientation et il fonde avec Henri Vaugeois l’Action Française, mouvement ultra-nationaliste qui deviendra monarchiste sous l’impulsion de Charles Maurras et sera une des composantes majeures de l’extrême-droite sous la troisième République. Habite à Ferrières rue Neuve des forges.