Extrait de notre exposition de Ferrières-en-Gâtinais en images d'hier et d'aujourd'hui.
mercredi 23 novembre 2022
mercredi 26 octobre 2022
Conférence Florian Renucci- samedi 19 novembre 2022 à 15 h- S P rue des fossés à Ferrières-en-Gâtinais (Loiret)
Conférence Florian Renucci
Samedi 19 novembre 2022 à 15h
Salle polyvalente, rue des fossés
45210 Ferrières-en-Gâtinais.
Mr Florian Renucci, maître d'oeuvre du château fort de Guédelon est propriétaire du château de Mez-le-Maréchal à Dordives (Loiret).
Nous sommes heureux de l'accueillir pour une conférence sur ce château aux XIIe-XIIIe siècles ainsi que sur la famille qui l'a construit :
Les CLEMENT du MEZ et le pouvoir royal sous Philippe Auguste.
Nous vous attendons nombreux.
Entrée : 3 €
Gratuit : - de 18 ans.
samedi 15 octobre 2022
Balade à l'abbaye de Fontenay(côte d'or) 2- La grande forge de Buffon
2- La grande forge de Buffon
Suite de notre balade du samedi 10 septembre 2022.
La forge après Buffon : en 1791, trois ans après la mort de Buffon, la forge est vendue par ses héritiers. L'activité sidérurgique se développe jusqu'à l'arrivée du charbon de terre- la houille et son dérivé le coke- au XIX ème siècle. Buffon aura été un précurseur.
mercredi 12 octobre 2022
Balade de l'ARF à l'abbaye de Fontenay(côte d'or)
1- BALADE A L'ABBAYE DE FONTENAY(Côte d'or)
Tous les ans, l'ARF propose à ses adhérents une balade d'une journée.
La porterie. |
L'église Abbatiale |
Le cloître |
La forge |
Le pigeonner et le jardin |
Le groupe |
lundi 25 juillet 2022
samedi 16 juillet 2022
EXPOSITION : Ferrières-en-Gâtinais en images d'hier et d'aujourd'hui
EXPOSITION
FERRIERES-en-GATINAIS
IMAGES D'HIER ET D'AUJOURD'HUI
Salle de l'abbaye les samedis 17 et 24 / les dimanches 18 et 25
septembre 2022 de 14 h à 18 h 30
mercredi 22 juin 2022
vendredi 8 avril 2022
Marguerite d'Antioche
MARGUERITE
D’ANTIOCHE
Le 11 décembre 2021, un tableau
du XVIIème siècle
représentant Marguerite d’ Antioche a retrouvé sa place dans l’église de
Fontenay, après un
« purgatoire » de quelques années. L’ARF était conviée à la cérémonie.
Qui est Marguerite d’Antioche ?
Nous trouvons la réponse dans « la
légende dorée », un ouvrage dans lequel
Jacques de Voragine, un dominicain italien du XIIIème siècle, archevêque de Gênes, retrace la vie de
tous les saints connus à son époque en en compilant tous les écrits. Marguerite
(la perle, en latin) naît dans une riche famille noble d’Antioche, à l’époque de
l’empereur Trajan-Dèce (249-251). Son père a des responsabilités politiques et
religieuses. A sa naissance, elle est confiée à une nourrice, une femme de la
campagne devenue chrétienne. La petite est élevée dans cette religion, à l’insu
de ses parents. En âge d’être mariée, elle est remarquée par le préfet
d’Antioche, Olybrius, qui veut en faire son épouse. Refus de la jeune fille qui
avoue être chrétienne et fureur du père. Jetée en prison, elle est torturée et pressée d’abjurer. Comme
elle refuse, on la reconduit dans son cachot qu’une brillante clarté illumine
soudain : signe dans les récits hagiographiques de la présence divine. Elle
demande alors à Dieu de lui montrer sous quelle forme visible le démon la
persécute. Il apparaît sous la forme d’un dragon hideux qui tente de l’avaler
mais elle brandit une croix qui le fait mourir et il la recrache…Selon d’autres
récits, écrit Voragine, il suffit qu’elle brandisse une croix pour qu’il
disparaisse. Le démon lui apparaît ensuite sous les traits d’un beau jeune
homme, ami de ses parents. S’ensuit une vive discussion entre la sainte et le
démon, la jeune fille maintenant
immobile son interlocuteur sous son pied. Vaincu, celui-ci disparaît. Entre
temps, Olybrius n’a pas renoncé à son projet de vaincre la résistance de Marguerite ;
peine perdue ; de tortures en tortures, elle résiste. De guerre lasse, il
la fait décapiter. Selon les versions, c’est le 7 ou le 20 juillet…
Le tableau suit la légende. Marguerite,
fille noble, porte de riches vêtements, un collier de grosses perles autour du
cou et une chevelure souple qui laisse retomber une grande mèche sur l’épaule. Elle
a une croix de bois à la main, la palme du martyre. Le dragon se tient de part et d’autre gueule béante d’un côté et queue fouettante de
l’autre. La présence divine se manifeste dans les cieux.
Curieusement, le prénom de
Marguerite au XVIIème siècle est peu
donné à Fontenay. Les « Anne » et les « Marie » se
taillent la part du lion…En revanche, il est courant à Montargis, Château-Landon
et Souppes.
Et Trajan Dèce ?
Monnaie empire romain Trajan Dèce |
Né en 201 dans une riche famille romaine, il poursuit une brillante carrière militaire sous le règne de Philippe 1er dit Philippe l’Arabe. C’est l’époque où l’empire romain subit les assauts de nombreux peuples barbares un peu partout sur son territoire. Dèce (Caius Messius Quintus Decius) doit repousser les Goths et les Vandales au-delà du Danube. En 248, il réussit si bien que ses soldats le proclament empereur, à son corps défendant. (C’est courant à cette époque de l’histoire romaine où les empereurs sont élus par leurs troupes en attendant d’être détrônés par des concurrents plus chanceux. Devant cette situation, Philippe l’Arabe entame une bataille où il périt…Dèce devient donc empereur le 29 août 249. Il a 48 ans.
Ajoutant le nom de Trajan à son
patronyme, il entend bien redresser le prestige de l’empire en insistant sur 4
points : le retour aux traditions nationales, la défense du territoire, le
partage du pouvoir avec le Sénat et la défense de la religion d’état, d’où la
persécution des chrétiens dans tout l’empire. (Ste Marguerite à Antioche, St
Denis à Paris et St Saturnin à Toulouse). Mais son règne est de courte durée
car il meurt au mois d’août 251 en
combattant une fois de plus les Goths alors qu’il a échappé à la peste (venue
d’Egypte), qui ravage à partir de 250 toutes les contrées de l’empire.
Quant aux Olybrius, nous en
trouvons trois. Le premier est celui de Marguerite, gouverneur d’Antioche au 3ème
siècle; le deuxième est un haut dignitaire romain, époux de Galla
Placidia la jeune, la fille de l’empereur Valentinien III. Il vit à Byzance. La
situation politique et militaire de l’empire l’amènera à devenir empereur
d’occident en 472. Le troisième est un avatar du premier. La tradition
chrétienne médiévale en fait un gouverneur des Gaules qui conduit au martyre à
Alesia vers 250, la jeune Regina devenue Ste Reine. Pas de dragon comme pour
Marguerite mais les mêmes échanges verbaux entre les diverses tortures, au
détriment du pauvre Olybrius qui voit sa proie lui échapper. Un
« mystère » moderne reprenant cette histoire fut longtemps joué à
Alise Ste Reine, en Côte d’or, à la fin de l’été.
Ce nom propre a donné dans la
langue française le nom commun « olibrius ». Il désigne un personnage
fantasque, excentrique, parfois douteux
et peu recommandable, souvent peu apprécié en raison de ses fanfaronnades. Le
terme est employé dans l’expression « c’est un drôle d’olibrius ».
Françoise Souchet Mars 2022
dimanche 20 mars 2022
Les petites chroniques de l'ARF : Mme Jacquemain-Duboutoir et la chapelle Ste Elisabeth
Les petites chroniques de
l’ARF
Mme Jacquemain-Duboutoir et
la chapelle Ste Elisabeth
En 1792, les administrateurs du district de
Montargis mirent en vente l’ensemble des bâtiments conventuels de l’abbaye de
Ferrières devenus biens nationaux depuis le 2 novembre 1789, à l’exception
à la demande de la ville de Ferrières, de la chapelle N.D. de Bethléem et de
l’église abbatiale St Pierre St Paul.
chapelle Ste Elisabeth côté cour du couvent |
Mme Jacquemain-Duboutoir
est devenue l’acquéreur le 2 avril 1792 de l’ensemble de ces bâtiments.
Née Marie Françoise
Desgouttes, Mme veuve Pierre Stanislas Jacquemain-Duboutoir n’est pas une
inconnue à Ferrières. Son mari, fils d’un échevin de Montargis, descendait de
Jean Jacquemain, fondateur de l’hospice de Ferrières ; sa belle-mère est
de la famille Durzy de Montargis ; son père Jean Baptiste, mort quand elle
avait dix ans, commandait la milice bourgeoise de Montargis ; sa mère
Marie Magdeleine Bordier appartient à une des principales familles de marchands
tanneurs ferriérois. Son fils Stanislas sera à Montargis un des membres les
plus actifs du comité révolutionnaire sous la terreur et sa fille Louise
Eugénie épousera en 1794 Claude Pelvilain, le curé de Ferrières.
Sous l’impulsion de son
fils, les démolitions se font très vite, concernant d’abord le palais de l’abbé
et le grand cloître, qui correspondent aujourd’hui au parking de la mairie.
Elle habite dans le reste
des bâtiments.
En 1818, elle éprouve le
besoin de vendre une partie de ses acquisitions. Elle vend ainsi la grange aux
dîmes et les bâtiments de la petite cour[1], puis les grandes écuries
des hôtes place du couvent, qui seront appelées ensuite improprement la
« grange aux dîmes », occupée dernièrement par une poterie.
Suit la vente de la
chapelle Ste Elisabeth.
Cette chapelle qui avait
servi autrefois aux abbés, était alors désaffectée depuis longtemps et servait
de cave. C’était « une vinée ». Elle est en effet particulièrement
fraîche. Elle occupe la position que nous lui connaissons ; au sud vers
l’ancien petit cloître, au nord vers la place du couvent ; elle est enclavée
entre la sacristie de l’abbatiale et la « maison Cohen ».
La vente a eu lieu le 9
juin 1818, en l’étude de Me Gatien Guyon, Grande rue (aujourd’hui N° 8).
L’acquéreur est Amant Aubert « propriétaire demeurant à Ferrières »[2].
Porte Pougier |
Mais pour accéder à sa vinée, le sieur Aubert est obligé de passer par le petit cloître non encore démoli, en empruntant l’escalier qui y mène à partir de la cour du couvent, appelé « l’escalier des douze apôtres » . Il a cependant droit à un tour d’échelle de « un mètre vingt-neuf centimètres neuf millimètres – quatre pieds – tout autour du bâtiment, c’est-à-dire dans le petit cloître et la cour du couvent.
Aubert est propriétaire dès le 9 juin, mais n’aura la jouissance de son bien qu’en novembre, sauf du grenier dont il a jouissance immédiate.
Il acquiert en même temps
le petit caveau situé entre la chapelle Ste Elisabeth et la sacristie de
l’abbatiale, dit « la prison ». Ce caveau est alors indépendant
de la chapelle et s’ouvre directement sur un passage à l’air libre entre Ste
Elisabeth et St Pierre, passage dont il a également la jouissance[4].
Ce caveau est situé sous le grand escalier de pierre qui menait du grand
cloître au premier étage et que Mme Duboutoir s’engage à ne jamais démolir quel
que soit l’acquéreur de la salle du chapitre. Engagement confirmé quelques mois
plus tard dans l’acte de vente de ladite salle à Louis Antoine Lesguillon le 1er
novembre 1818 devant Me Gatien Guyon.
Des servitudes existent
naturellement : le nouveau propriétaire ne doit pas encombrer la cour Nord
de la Chapelle, ni l’arrière de la sacristie, ni le petit cloître de manière à
gêner la circulation. Les abords de Ste Elisabeth ne doivent pas servir
d’entrepôts ! Son droit de passage s’arrête au jambage droit de la porte
menant à l’escalier des douze apôtres. A gauche, c’est la propriété de Mme
Duboutoir.
En contrepartie, si la
démolition du petit cloître intervient, Mme Duboutoir s’engage à payer les
frais de remise en état des murs de la chapelle si ceux-ci venaient à être
endommagés.
Le sieur Aubert a
également droit à emprunter la grande porte du couvent donnant sur la place St
Macé pour parvenir à sa nouvelle propriété ; permission valable pour lui
et ses héritiers « ses hoirs et ses ayant-cause ».
Madame Duboutoir ne profita guère de ses acquisitions, démolitions et reventes de l’abbaye. Elle finit sa vie dans la misère, hébergée par charité dans un des bâtiments lui ayant appartenu et s’éteignit le 29 octobre 1826 à l’âge de 81 ans.
Quant à la chapelle Ste
Elisabeth, après plusieurs changements de propriétaires, elle fut vendue par le
sieur Duchesne en 1875 à l’Evêché d’Orléans qui en fit sous le nom de St Aldric
la chapelle du pensionnat qu’il avait installé dans les bâtiments conventuels[5]. Elle retrouva ainsi une
éphémère affectation religieuse avant sa reprise définitive par la ville de
Ferrières en 1905.
Françoise Souchet
François Petit
-
Archives
départementales du Loiret
- François Ronceray :
Histoire de la ville de Ferrières-en-Gâtinais. Manuscrit. Archives de l’ARF.
Extraits photographiques
de l’acte : Service photographique des archives du Loiret, N° 14453 et 14456.
[1] La cour donnant sur la place des églises à droite en descendant au niveau du monument aux morts.
[2] Amant Pierre Aubert, né à Ferrières le 24 juillet 1769, vigneron, époux de Marie Anne Pépin, décédé le 30 avril 1827.
[3] La porte actuelle, qui après avoir été vendue et installée dans la chapelle du château de Toury, a été récupérée et replacée.
[4] Ce passage a été bouché lors des travaux de 1995 et on accède aujourd’hui au caveau à partir du passage qui a été ouvert la sacristie et la chapelle.
[5] Ce pensionnat a fermé ses portes le 28 juillet 1883.